Niangoloko:Une boulangerie pour reduire le prix du pain
Nous avons vécu quinze jours riches d'enseignements mais intenses. » Thierry Gilbin n'est pas peu fier de raconter son dernier périple au Burkina Faso. En mars 2009, ce boulanger avait participé au démontage d'un vieux four à Pontfaverger. Celui-ci a été remis en état par des élèves du lycée Saint-Jean-Baptiste-de-La-Sall
Mais que de problèmes et tracasseries diverses pour en arriver là ! Notamment lors de l'arrivée à Lomé (Togo) où une grève a bloqué le camion pendant 10 jours. Ou lorsqu'une partie du contenu a été pillée. Ou encore à Ouagadougou… De nombreuses péripéties qui se sont toutefois réglées avec quelques billets ou moult bières. « On pourrait écrire un roman », explique Marie-Claude Garza d'Epernay, membre de l'équipe qui intervient, elle aussi, beaucoup au Burkina.
« L'espoir du village »
La ville d'Epernay est jumelée avec Fada N'Gourma qui recense de nombreuses associations. Aussi, c'est à Niangoloko (tout près de la Côte d'Ivoire), où aucune ONG n'est présente en raison de la crise ivoirienne qu'il a été décidé d'implanter ce four. « 70 % du pain est acheté en Cote d'Ivoire », explique-t-elle.
Entourés des membres de l'association « Burkina Technic » et de deux étudiants rémois de SJBS, deux jeunes burkinabés ont ainsi mis deux jours pour remonter ce four qui fonctionnait au fioul « mais qu'ils ont vite transformé au bois » dans la boulangerie Faso Djigui, « L'espoir du village ».
Avec ce four, la production peut, à terme, atteindre 1 000 baguettes par jour. « Avec 100 kg de farine, on peut faire 800 baguettes », explique M. Gilbin qui a formé deux personnes pour faire fonctionner la boulangerie.
La farine vient d'Abidjan et une baguette est vendue 125 F CFA (environ 0,20 euro). Aussi M. Gilbin a-t-il soumis, avec Victorien, le sage et président de l'association « Faso Djigui », l'idée de mettre en place une école de boulangerie, donc avec création d'un diplôme. Ce sera le projet 2011.
Pour l'heure, Thierry Gilbin s'apprête à renouveler l'opération fèves (coulées en bronze à la technique de la cire perdue et dorées à l'or fin). Deux euros seront reversés pour chaque galette des rois achetée à l'association « Burkina Technic ».